Chapelle des OUBIELS
"Elle fut construite sur l’emplacement d’une ancienne ferme gallo-romaine (Mansio), qui servait de gîte d'étape aux voyageurs de la Via Domitia, après le passage du gué de la Berre situé à Villefalse, dénommée “Reinadouïre” (Reine des Eaux), par la tribu gauloise des Celtibères qui furent les premiers habitants de la région, bien avant la conquête romaine.
Cet endroit était le lieu de passage depuis les temps les plus reculés de la Berre, à gué en basses eaux, à l'aide de barques par un passeur en temps de crues, d'où le nom de "les Passes" encore employé de nos jours pour désigner le site. La voie héracléenne des Celtibères, puis la via Domitia des Romains y aboutissaient. Un oratoire païen et un gîte d'étape, un mansio, y avaient été dressés. A l'aube de l'ère chrétienne, s'y implanta une première chapelle présente en 1175, consacrée à la Vierge, à laquelle succéda Notre-Dame des Oubiels construite entre 1285 et 1310, et détruite entre les années 1630-1640 par des hordes espagnoles.
Notre-Dame des Oubiels était donc située sur un emplacement privilégié puisque zone de passage, qu'elle perpétua d'ailleurs au moyen-âge lors des pérégrinations des pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle se trouvait aussi à égale distance de Portel et des hameaux de Lastours et des Campets. Sans compter les nombreuses bergeries établies sur la région, d'où la consécration de l'église aux agneaux. Sur la clé de voûte du choeur est d'ailleurs sculpté un agneau.
Reste la question du mécène ayant permis la construction de cet édifice. En 1283, Charles II le Boiteux, roi de Sicile et neveu de Saint-Louis (Louis IX), fut fait prisonnier par les Aragonais au cours d'un combat naval. Il émit le voeu de faire élever trois églises à proximité du lieu de sa libération, ce qui se produisit en 1284 à une lieue de Narbonne, non loin de Prat-de-Cest. Il versa donc à l'évêque de Narbonne, Pierre de Montbrun, les deniers nécessaires à l'édification des églises des trois villages mitoyens de Portel, Peyriac-de-Mer et Sigean qui en étaient dépourvus.
Les pêcheurs de la côte, qui avaient particulièrement souffert des incursions arabes firent, après la bataille de la Berre, un pèlerinage à Sainte-Marie des Oubiels, pour une action de grâce. Ils marquèrent ainsi leur reconnaissance à Portel en versant une dîme à Notre-Dame des Oubiels et concrétisèrent par la suite leur ferveur religieuse par l'édification d'un lieu de prière.
Au milieu de ce riche passé historique, la tradition de la culture de la vigne s'est perpétuée, alors que disparaissait peu à peu celle de l'élevage des moutons.
" Notre Dame des Oubiels de Portel,Notes historiques sur sa
statue,ses églises,son culte"
par le chanoine Emile Barthe
Editions Lacour- Ollé.
globale que dans la notice historique précedement citée (48
pages ),un autre ouvrage de Emile Barthe (+ de 300 pages ):
"Sainte Marie des Oubiels,patronne de Portel"
Cet ouvrage traite de la Berre,la voie Domitienne,le monastere de
Lauredo,la victoire remportée aux Oubiels par Charles Martel,des
documents du 8ème au 14ème siècle,des analyses de vocables anciens
etc....
Merci à Epaminondas et Haroun