Chapelle des OUBIELS

Publié le par christiane66000

IMGP0222.JPG"Notre-Dame des Oubiels (des agneaux),  site classé monument historique était, autrefois, un gîte d'étape gallo-romain sur la route de l'Espagne. Plus tard, les envahisseurs arabes, maîtres de toute la Péninsule Ibérique, furent stoppés en 737, ici même, par les troupes de Charles Martel. Cette bataille de la Berre, sonna la fin de l'expansion musulmane vers notre "Grande Terre", si convoitée par l'Emir Okba. Les pêcheurs de l'étang et de la côte, victimes des incursions maures, marquèrent leur dévouée reconnaissance à Portel, en édifiant cette chapelle des Oubiels."
 
"Elle fut construite sur l’emplacement d’une ancienne ferme gallo-romaine (Mansio), qui servait de gîte d'étape aux voyageurs de la Via Domitia, après le passage du gué de la Berre situé à Villefalse, dénommée “Reinadouïre” (Reine des Eaux), par la tribu gauloise des Celtibères qui furent les premiers habitants de la région, bien avant la conquête romaine.
 
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Cet endroit était le lieu de passage depuis les temps les plus reculés de la Berre, à gué en basses eaux, à l'aide de barques par un passeur en temps de crues, d'où le nom de "les Passes" encore employé de nos jours pour désigner le site. La voie héracléenne des Celtibères, puis la via Domitia des Romains y aboutissaient. Un oratoire païen et un gîte d'étape, un mansio, y avaient été dressés. A l'aube de l'ère chrétienne, s'y implanta une première chapelle présente en 1175, consacrée à la Vierge, à laquelle succéda Notre-Dame des Oubiels construite entre 1285 et 1310, et détruite entre les années 1630-1640 par des hordes espagnoles.

 

Notre-Dame des Oubiels était donc située sur un emplacement privilégié puisque zone de passage, qu'elle perpétua d'ailleurs au moyen-âge lors des pérégrinations des pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle se trouvait aussi à égale distance de Portel et des hameaux de Lastours et des Campets. Sans compter les nombreuses bergeries établies sur la région, d'où la consécration de l'église aux agneaux. Sur la clé de voûte du choeur est d'ailleurs sculpté un agneau.

 

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Reste la question du mécène ayant permis la construction de cet édifice. En 1283, Charles II le Boiteux, roi de Sicile et neveu de Saint-Louis (Louis IX), fut fait prisonnier par les Aragonais au cours d'un combat naval. Il émit le voeu de faire élever trois églises à proximité du lieu de sa libération, ce qui se produisit en 1284 à une lieue de Narbonne, non loin de Prat-de-Cest. Il versa donc à l'évêque de Narbonne, Pierre de Montbrun, les deniers nécessaires à l'édification des églises des trois villages mitoyens de Portel, Peyriac-de-Mer et Sigean qui en étaient dépourvus.

 
Les pêcheurs de la côte, qui avaient particulièrement souffert des incursions arabes firent, après la bataille de la Berre, un pèlerinage à Sainte-Marie des Oubiels, pour une action de grâce. Ils marquèrent ainsi leur reconnaissance à Portel en versant une dîme à Notre-Dame des Oubiels et concrétisèrent par la suite leur ferveur religieuse par l'édification d'un lieu de prière.
 
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Au milieu de ce riche passé historique, la tradition de la culture de la vigne s'est perpétuée, alors que disparaissait peu à peu celle de l'élevage des moutons.
 
Véritable fleuron de Portel, ces ruines majestueuses ont été classées monument historique des XIIIe et XIVe siècles en 1973. Le clocher carré, le choeur et la nef gothiques furent partiellement restaurés par des chantiers de bénévoles. Derrière l’Abbaye, le champ d’oliviers serait l’emplacement d’un ancien cimetière de moines."
 
Pour les personnes intéressées :
  " Notre Dame des Oubiels de Portel,Notes historiques sur sa
statue,ses églises,son culte"
        par le chanoine  Emile Barthe
   Editions  Lacour- Ollé.
Pour ceux qui souhaitent plus de renseignements sur l'histoire
globale   que dans la notice historique précedement citée (48
pages ),un autre ouvrage de Emile Barthe (+ de 300 pages ):
    "Sainte Marie des Oubiels,patronne de Portel"
Cet ouvrage traite de la Berre,la voie Domitienne,le monastere de
Lauredo,la victoire remportée aux Oubiels par Charles Martel,des
documents du 8ème au 14ème siècle,des analyses de vocables anciens
etc....

 

Merci à Epaminondas et Haroun

 

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R
A la relecture de votre article je m'aperçois que j'ai laissé passer une autre énormité. Les Francs n'ont pas battu les Arabes aux Oubiels. Le Castellas de Portel n'a jamais été un palais ni goth ni mérovingien. Débuté sur la rive de la Berre vers Villefalse, le combat se termina au bord de l’Étang, entre l'Anse de l'Olivier et Port Mahon. Des historiens émérites tels Philippe SENAC nomment maintenant la bataille de la Berre "Bataille de Sigean".
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R
Bonjour. J'ai un profond respect pour Monseigneur Barthe, avec lequel j'ai d'ailleurs un lien de parenté. Il me semble que j'ai tous ses ouvrages, y compris un inédit. Par contre son assertion « Les pêcheurs de la côte, qui avaient particulièrement souffert des incursions arabes firent, après la bataille de la Berre, un pèlerinage à Sainte-Marie des Oubiels, pour une action de grâce. Ils marquèrent ainsi leur reconnaissance à Portel en versant une dîme à Notre-Dame des Oubiels ... » est une pure invention. D'une part il n'y pas de donnée historique montrant les Arabes s'acharnant sur les pêcheurs. En conquérants intelligents ils n'anéantirent pas les ressources du narbonnais. Ils en prélevèrent une part en se substituant aux nobles locaux aux ecclésiastiques etc. A l'inverse, on peut se demander dans quel état les hommes de sigeanais retrouvèrent leurs embarcations en 737 quand les Francs les leurs "empruntèrent" pour éliminer les fugitifs tentant de se sauver à la nage.<br /> Quant aux dîmes, les pêcheurs n'avaient pas le loisir d'en disposer à leur façon. la chapelle Notre Dame des Ouviels est plus tardive que ne le croit l'érudit chanoine. Son paragraphe sur la Reinadoure est une autre fable. Ce furent probablement les vicomtes de Narbonne, véritables instigateurs de la fondation de ce petit sanctuaire, qui lui destinèrent une partie de la dîme du poisson. Cette répartition des dimes du poisson donna lieu à des transactions ultérieures concernant N.D. des Ouviels.<br /> L'édification de l'église des Oubiels du XIIIe siècle repose également sur une autre fable (dont il y a au moins 2 versions)<br /> A part la première, j'aime bien vos photos. Cordialement à vous.<br /> Michel RAYNAUD-SAURY (juer220@gmail.com)
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