LA PROCESSION DE LA SANCH

Publié le par christiane66000

 On attribue les origines de la procession du Vendredi Saint, appelée procession de la Sanch à Saint Vincent Ferrier, né à Valence en Espagne, en 1416, suite à son passage à Perpignan, est fondée en l’église Saint-Jacques, l’archiconfrérie de la Sanch (du sang, en français). Celle-ci accompagnait au lieu du supplice les prisonniers et condamnés à mort, par le chant poignant du miserere des pendus. Leur marche, accompagnée de bannières sur lesquelles étaient peints les instruments de la Passion, était ouverte par le regidor un caparutxa (pénitent) vêtu de rouge, porteur d’une cloche de fer. C’est ce même personnage, qui, aujourd’hui, rythme au son de la même cloche, le tragique et lent cortège de la Sanch. Lui succède les Misteris, parés des plus belles fleurs représentant les différentes scènes de la Passion et portés par pénitents noirs et femmes en mantille. Au son des tambours voilés de crêpe noir, cette majestueuse procession est l’une des plus émouvantes expressions de la piété populaire catalane où le profane et le sacré ne cessent de s’imbriquer.

 

Vêtus de grandes robes rouges ou noires dites "caperutxa", les pénitents défilent accrochés à des viroles de fortune, point de contact entre leur chair et la foi. Sur leurs épaules meurtries, les lourds "misteris" relatent les différentes scènes de la Passion, entre madonne affligée et Christ crucifié. Parfois, les pénitents s'arrêtent sous des roulements de tambour comme pour reprendre un souffle, divin bien sûr. Souvent les pieds nus, les pénitents vivent leur souffrance pour expier, catharsis universelle de toutes les âmes. Instants de piété. En quête de salut. Depuis près de six siècles, ce rituel est immuable.

Les processions avaient lieu autrefois le Jeudi Saint et le Vendredi Saint. Avec les pénitents, qu'on retrouve aujourd'hui, les flagellants étaient les plus impressionnants. Le dos nu, ils prenaient un soin particulier à se fouetter avec ardeur. Ces pratiques d'une démonstration de foi un peu véhémente incitèrent l'autorité religieuse et le Conseil Souverain du Roussillon à limiter progressivement ces processions. Au XVIII ème siècle, elles furent tout bonnement interdites jugées trop baroques et espagnoles au goût des autorités françaises. Pendant plus d'un siècle, la Confrérie de la Sanch a survécu intra-muros dans l'église Saint-Jacques. Ce n'est qu'en 1950, sous l'impulsion de Josep Deloncle, que les processions, avec le
défilé de "misteris", reprirent leur itinéraire tout autour du centre ville de Perpignan. Il en est ainsi aujourd'hui tous les Vendredis Saints. Et chaque année, le public répond présent. Plus agnostiques et curieux que réellement impliqués comme les fidèles d'antan, les spectateurs ressentent malgré tout la chaude ferveur séculaire qui auréole les pénitents éternels. A voir et à vivre avec des milliers de touristes chaque année. Le vendredi soir, les pénitents se rendent à Collioure pour une procession nocturne éclairée aux flambeaux. Un trait de lumière pieuse dans le décor préféré de Matisse.

 

 

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M
<br /> Très bien christiane bravo m enfin c est prometteur pour demain<br /> <br /> <br />
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